ENTRAINEMENT PAR TEMPS FROID
par

Reine et Claude BERNARD

  

Les compétitions en France se déroulent surtout à la belle saison; il est classique que les modélistes se réservent la saison d’hiver pour construire ou réparer le matériel, l’aspect pilotage passant alors souvent au second plan. Néanmoins, il est important de maintenir un bon niveau d’entraînement pendant toute l’année et de progresser régulièrement dans des conditions diverses. .
Habituellement, nous nous fixons comme conditions d’entraînement les combinaisons de température et de vent suivantes: : 10°C, vent inférieur à10kt; 5°C, vent inférieur à 5kt et 0°C: vent voisin de 0kt.
Ce choix visait à minimiser le “wind chilling factor” (effet de refroidissement dû au vent). Les conditions du 29 janvier étaient fort différentes de nos limites . La température sur le terrain d’entraînement d’Othis était de -4°C et le vent malheureusement n’avait pas suivi la prédiction météorologique car plutôt que d’être faible, il était de l’ordre de 15 à 20 kt (de 28 km/hr à 36 km/hr) . Cependant, un magnifique ciel bleu nous incita à tenter l’expérience des démarrages par temps froid et de vols dans ces conditions.

Nous aurions pu laisser le moteur au chaud dans la voiture jusqu’au moment de son démarrage et remplir la tétine avec du carburant également conservé à 18°C. Mais nous avons préféré vraiment démarrer un moteur froid et donc procéder à une installation habituelle du matériel.
L’huile du moteur était franchement plus visqueuse et les premiers coups de doigtier pour lancer le moteur ne rencontraient pas la résistance franche et normale du moteur. De plus, lors des premiers essais, il s’avérait facile de passer de “pas assez de carburant” à trop de carburant et donc de noyer le moteur glacé. L’utilisation d’une bougie neuve ainsi que le choix d’un réglage du courant provenant de la batterie à une valeur bien intense a ensuite rendu les démarrages presque standards. Le choix d’une hélice pour basses températures est une bonne option mais non indispensable; les performances de l’ensemble aile-moteur sont améliorées par la basse température (amélioration de la portance et de la traction). Lors de l’atterrissage sur la neige, des glaçons se formaient rapidement sur les pales de l’hélice qu’il fallait bien essuyer ainsi que sur les bords d’attaque et sur l’intrados; pas question de redécoller avec une aile ainsi contaminée et à chaque fois un nettoyage rapide de l’aile
s’est imposé. On a même observé de la formation de glaçons entre les deux cables posés par terre d’où la nécessité de bien les séparer et de les essuyer.


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L’expérience de ces vols (conditions bien connues par les Russes et les Canadiens) nous a rappelé que c’est en fait plus le pilote que le matériel qui doit se préparer au vol par temps froid. Il est aussi utile d'apprendre à piloter avec des gants (fins mais chaudes) Outre un équipement vestimentaire adéquat , il est capital de prévoir un thermos rempli d’eau chaude pour se fabriquer à volonté des boissons chaudes et sucrées (je n’ai pas suggéré un “Irish coffee”). L’organisme se porte nettement mieux lorsqu’on lui fournit de la chaleur et du combustible. Il faut aussi bouger beaucoup (c’est vrai tant pour le pilote que pour le mécanicien) et surtout, ne pas s’asseoir par terre sinon on s’expose à des déperditions de chaleur plus importantes. Après une bonne
séance d’entraînement par basse température,lorsque le matériel est bienasséché (penser éventuellement à talquer les cables) et rangé on peut envisager enfin ’une bonne raclette.



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Quelques détails supplémentaires:
la batterie est réglée pour que le filament soit jaune au lieu d'orange.
le moteur démarre mieux légèrement noyé.
on laisse la batterie branchée un peu plus longtemps
(5 secondes environ) pour que le moteur prenne
son régime plus rapidement.

Bons vols en hiver
Reine et Claude BERNARD.